Les Echos, mardi 12 décembre 2006
Dans leur lettre commune de démission, les enseignants littéraires n'avaient pas eu de mots assez durs contre la directrice et ses « méthodes de gouvernement ». Ils estimaient avoir été court-circuités sur des sujets sensibles comme la nomination de l'éditorialiste Alexandre Adler à la tête d'une chaire de géopolitique financée par le secteur privé - envisagée sans consultation des commissions des spécialistes - ou la réforme des classes préparatoires littéraires. Deux autres sujets étaient venus jeter de l'huile sur le feu, cette fois auprès des élèves et bibliothécaires : la création de droits d'inscription à la bibliothèque et d'un diplôme obligatoire pour ceux qui ont terminé la scolarité qui, aujourd'hui, ne sont qu'« anciens élèves ».
Pour tenter d'apaiser la fronde, les protagonistes ont été réunis dans des commissions chargées de trouver des compromis avant vendredi. La direction semble prête à beaucoup de concessions : la désignation d'Alexandre Adler est en passe d'être enterrée, la réforme des classes préparatoires actée dans la forme voulue par les enseignants, le diplôme restera facultatif et l'accès de la bibliothèque restera gratuit.
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Certains directeurs semblent en effet très déterminés. « Nous signons la charte, mais nous resterons vigilants, et démissionnaires le temps de vérifier comment elle s'applique », explique Jean-Loup Bourget, l'un des dix directeurs démissionnaires.