Le Temps de Genève, 13 décembre

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Un petit aperçu de la vision suisse de la crise à l'ENS : partial et partiel, voire pontifiant dans le poncif, mais intéressant tout de même...

"... Si vous cherchez la quintessence de l'esprit français, je vous recommande la visite de l'Ecole normale supérieure, située à l'ombre du Panthéon.
(...)
  
    Mais les élites n'échappent pas au vent de crise qui souffle sur la France. Chez les Normaliens, celui-ci a pris la forme d'une directrice, la flamboyante Monique Canto-Sperber, nommée l'an dernier par le président Jacques Chirac.
 
 Cette spécialiste de Platon n'a pas tardé à se mettre à dos professeurs et étudiants en introduisant dans l'école les méthodes de gestion chiraquiennes: promettre une chose (maintenir la gratuité de la bibliothèque) et faire le contraire (instaurer un droit d'accès allant jusqu'à 200 euros); promulguer des mesures et dire qu'elles n'entreront pas en vigueur (finalement, le droit d'entrée à la bibliothèque ne s'appliquera pas); embrouiller tout le monde avec des décisions incompréhensibles (elle a instauré un nouveau diplôme qui ne sera ni obligatoire, ni facultatif).
 
     Le corps professoral, qui la surnomme «supermenteuse», lui reproche son côté dilettante [...]
 
    Au fond, l'Ecole normale est comme une France en petit: un lieu élitaire, brillant, suranné, fier de ses codes indéchiffrables pour les étrangers et rétif aux réformes, surtout lorsqu'elles sont (mal) menées par des cumulards pas toujours compétents, mais qui jouissent de solides amitiés en haut lieu.

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